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L’égo selon les taoïstes
samedi 3 mai 2014, par
Selon la philosophie chinoise, nous naissons dans un corps qui possède un volume limité dans ses capacités, petit et étroit. Alors qu’on a un esprit : léger, éthéré, illimité, infini de la taille de l univers.
Pour les occidentaux, il est difficile de concevoir que notre esprit est infini, et par conséquent, encore plus dur à mettre cet esprit dans un volume limité.
L’esprit est confronté à la limite corporelle et pour lui c’est difficile.
Tout l’enjeu va être de mettre l’infini dans quelque chose de fini.
Quel intérêt de se retrouver condenser dans un corps limité ?
La confrontation à la limite corporelle permet à l’esprit de prendre conscience que l’on existe.
L’objectif de l incarnation est donc de prendre conscience. Plus on se confronte aux limites du corps, plus on prend conscience.
NB : Dans le courant taoïste, on apprend par conséquent beaucoup plus à se connaitre par une activité physique que mental assis derrière un ordinateur… C’est en effet grâce au corps que l’on va découvrir comment fonctionne notre esprit.
Il est donc primordial d’aller dans le corps, vivre, se confronter à nos limites (émotions, problème de souplesse, dualité…) pour prendre conscience.
L’incarnation engendre l’égo
À la naissance, Quand l’esprit s’installe, il croît qu’il est limité. Il crée une illusion de ce qu’il est car il habite dans un corps limité. D’où, plein de choses, de doutes qui peuvent parfois nous traverser à différentes phases de la vie. Cette illusion que crée l’esprit, va créer l’égo. (L’égo = ce que je crois être à cause de l incarnation)
L’incarnation engendre donc forcement l’égo : ce que je crois être.
C’est un paradoxe car on a besoin de l’égo pour prendre conscience.
L’égo génère la dualité
On pourrait donc dire qu’il y a l’égo et l’esprit. Les deux vont parfois être en contradiction et parfois être en accord.
En philosophie chinoise, le mal-être provient du décalage entre ce que je crois être et ce que je suis vraiment ( ex : mon orgueil est touché par une réaction, mais l’esprit ne réagit pas de la même façon…) Le décalage entre les deux va amener un mal-être.
Le mal-être est de ce point vue intéressant car il va pointer du doigt le décalage et montrer où est-ce qu’on est en inadéquation avec soi-même.
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[1] crédit photo : Bexx-Brown-Spinelli
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